Quand respirer ?




La difficulté
Les règles de base
Exemple : The Munster cloak

La difficulté

Savoir quand respirer pose problème à presque tous ceux qui apprennent la musique irlandaise sur le tin-whistle ou la flûte. Dès que vous commencerez à jouer des danses, vous serez confronté à cette difficulté.

Contrairement à certains styles (comme la musique classique) où le compositeur ménage des endroits pour placer les respirations, la musique à danser irlandaise est un flot ininterrompu. Après tout, les joueurs de cornemuse, violon, accordéon et autre banjo n'ont pas besoin de s'arrêter pour respirer. Vous allez donc devoir deviner où mettre les respirations.

En fait, l'art de respirer consiste pratiquement à faire des respirations une composante de la musique. Alors que les interprètes de musique classique s'efforcent de rendre leur respiration inaudible, les musiciens traditionnels s'autorisent des inspirations relativement bruyantes. Certains styles traditionnels utilisent même la respiration comme un outil pour mettre le rythme en valeur.

Top of page

Les règles de base

Voici quelques règles générales à garder en tête avant d'aborder la pratique.

  1. Dans les airs à danser, vous ne devez jamais interrompre le rythme en respirant. Vous devez soit raccourcir une note, soit en sacrifier une pour vous donner l'espace nécessaire à la respiration.
  2. Si vous devez respirer au milieu d'une section, faites-le juste après une note importante, jamais juste avant. Respirer avant une note importante rompt l'élan du morceau.
  3. Ne respirez pas systématiquement en fin de section. Cela nuirait à la fluidité du morceau.
  4. Ne respirez pas toujours aux mêmes endroits. Votre jeu deviendrait vite répétitif et ennuyeux.

Top of page

Exemple: The Munster cloak

Nous allons illustrer ces règles sur The Munster cloak (parfois intitulé The Spanish cloak).

If you can't see this PNG image, sorry, but you need to update your browser!

J'ai indiqué des noires qui peuvent facilement être raccourcies pour permettre une respiration rapide. Il est possible de respirer à n'importe lequel de ces endroits (pas tous à chaque fois, bien sûr). La croix signale un endroit où la respiration est fortement déconseillée.

The Munster cloak (190K)

Cet extrait illustre chacune de nos "règles de base". Premièrement, raccourcir les notes. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un air de danse (je vous prie de ne pas insulter cette noble pièce en lui donnant le nom de valse !) il est certainement nécessaire de ne pas interrompre la pulsation. Ici, je n'ai pas eu besoin de sacrifier de note.

Deuxièmement, respirer après une note forte. Toutes les noires marquées ont un poids important dans le développement de la mélodie. Que se passe-t-il si l'on respire avant une note importante ? Écoutez la reprise de la deuxième ligne où je respire à l'endroit indiqué par une croix. A mon avis, le Si aigu à la mesure 5 de cette deuxième partie est le point culminant du morceau. C'est une très mauvaise idée de respirer juste avant !

Troisièmement, ne pas respirer en fin de section. Dans ce morceau (comme dans beaucoup d'autres), chaque section est reliée à la suivante par un "conduit" constitué d'un groupe de notes de transition. Respirer entre ces notes affecterait l'écoulement de la mélodie. (Vous avez sûrement remarqué que j'ai fait une fausse note pour pouvoir respecter cette règle.)

Enfin, éviter les respirations systématiques. La musique traditionnelle est répétitive par nature. Il est donc important d'éviter des respirations trop prévisibles correspondant à des structures rigides.

Top of page

Je rajouterai peut-être quelques exemples un jour. En attendant, lisez la section sur les gigues. On y apprend entre autres choses comment sacrifier une note pour placer une respiration.

Top of page


Dernière mise à jour : 27 août 2002